Recycler ses biodéchets : oui, mais comment ?

Les biodéchets représentent encore 1/3 des poubelles d’ordures ménagères en France et en Europe. Car la majorité d’entre eux ne sont pas encore triés et sont donc malheureusement éliminés par incinération ou mis en décharge. Les biodéchets, aussi appelés déchets organiques, se distinguent en deux catégories : les déchets alimentaires et les déchets verts.

Trier ses biodéchets désengorge les poubelles, et c’est une action facile à mettre en place. Si on les valorisait tous, on permettrait d’éviter au moins 30% des émissions de GES (gaz à effet de serre) liées aux déchets. Cela répond également aux Objectifs de Développement Durable de l’ONU, notamment l’objectif 12 “Etablir des modes de consommation et de production durables”, en favorisant l’économie circulaire et le zéro-déchet. En effet, les biodéchets sont une nouvelle ressource en énergie et en matière organique, ils peuvent être détournés de la poubelle pour être valorisés ; découvrez dans cet article les possibilités concrètes pour recycler ses biodéchets !

Pyrolyse, la fausse bonne idée ?

On commence avec un procédé un peu particulier ; la pyrolyse. Par un procédé thermochimique, elle décompose les déchets verts sous l’effet de la chaleur. Cependant ce n’est pas réellement considéré comme de la valorisation mais comme de la réduction des biodéchets, qui devront ensuite passer en compostage. Par ailleurs, ce procédé est très énergivore.

Compostage, le retour à la terre

Le compostage, lui, consiste en la dégradation naturelle des déchets organiques. Ce processus utilise de l’oxygène (aérobie), pour les rendre à la terre. En réalité, il y a plusieurs façons de composter ; directement à la terre (au fond de son jardin), par électro ou lombricompostage (avec des vers de terre), ou bien par compostage industriel. Le compostage permet de produire du compost, et oui Jamy. Le compost est un engrais naturel, mais utilisé directement sur les plantes, il risque de brûler les racines. C’est pourquoi chez Vépluche on incorpore le compost à d’autres matières organiques pour créer un amendement organique, le terreau. Ce support de culture prêt à l’emploi pour les plantes est UAB ; Utilisable en Agriculture Biologique.

Méthanisation, ça gaze bien

La méthanisation, ça vous parle ? Il s’agit également d’un procédé de dégradation des déchets organiques, mais contrairement au compostage, sans oxygène (anaérobie) et sans lumière. Le processus permet de produire du biogaz et du digestat à partir de la matière organique. Oui, comme les vaches ! Sauf que le méthane est capté par des tuyaux pour en faire de l’énergie. Le biogaz est valorisé soit dans le réseau de gaz naturel soit converti en électricité. A la fin du procédé, il reste une matière solide, appelée le digestat, très riche en azote. Il peut être épandu directement dans les champs (selon un calendrier d’épandage) ou transformé en compost. ReFood, partenaire de Vépluche, est par exemple une structure qui opère de nombreuses usines de méthanisation. Ce sont surtout les déchets alimentaires qui partent en méthanisation car ils sont plus riches en azote et en eau, des éléments essentiels pour le processus.

Mouches soldats noires, une vraie armée pour les biodéchets !

Enfin, la valorisation des biodéchets peut être effectuée par des insectes ou des larves telles que celles de la mouche soldat noire (aussi appelées Black Soldier Fly chez nos amis anglophones, BSF). L’élevage de larves de mouches soldats noires demande très peu de moyens et permet de traiter rapidement ses déchets végétaux en les transformant en un résidu compostable et nutritif pour les sols, pouvant être utilisé directement sur les cultures. Ces larves ont la capacité de neutraliser la plupart des bactéries transmettant des maladies. Les larves peuvent ensuite être récupérées et transformées en farine animale pour nourrir les animaux domestiques tels que les canards, poules, poissons (miam). Le Low-Tech Lab vous explique même comment créer son propre élevage de « MSN » !

Voyez le trésor que vous avez dans votre jardin ou votre cuisine !

Pour éviter ce gaspillage des ressources et accompagner la transition écologique, la réglementation évolue. A partir de janvier 2024, tous les professionnels devront trier et leurs biodéchets pour qu’ils soient valorisés. Pour les particuliers des solutions, devront être proposées par la collectivité, renseignez-vous ici !

A vos marques, prêts… triez !